Introduction
Dans un monde où les réseaux sociaux servent de vitrine à nos expériences, les parents se retrouvent souvent à jongler entre le désir de partager les moments précieux de leurs enfants et la nécessité de protéger leur intimité. Cette pratique, connue sous le nom de “sharenting”, peut avoir des conséquences durables sur la vie privée et le bien-être des enfants (Livingstone, S., & Blum-Ross, A., 2017).
Les Joies du Partage
Les réseaux sociaux permettent de documenter et de partager les étapes de la vie de nos enfants avec une audience plus large, créant ainsi un sentiment de communauté et de soutien. Cela peut renforcer les liens familiaux, surtout avec les membres de la famille qui vivent loin (Ouvre, C., 2019).
Les Risques Associés
Cependant, l’exposition des enfants sur Internet comporte des risques non négligeables. Des études ont montré que les informations partagées peuvent être utilisées à mauvais escient, menant à des problèmes tels que l’usurpation d’identité ou la cyberintimidation (Smith, J., & Dinevich, L., 2016). De plus, les images publiées peuvent être difficiles à effacer et pourraient embarrasser ou gêner l’enfant à l’avenir (Steinberg, S., 2018).
Il est donc important de protéger les enfants du cyberharcèlement, en limitant leur exposition sur Internet, en leur apprenant à utiliser les outils de sécurité et de signalement des plateformes numériques, et en leur demandant leur consentement avant de partager leurs images. Il est aussi essentiel de dialoguer avec les enfants, de les écouter, de les soutenir, et de les accompagner en cas de cyberharcèlement.
Conseils Pratiques
Pour naviguer dans cet espace complexe, voici quelques lignes directrices :
- Paramètres de confidentialité : Assurez-vous que seuls les amis et la famille peuvent voir vos publications (Facebook, 2021).
- Informations de localisation : Évitez de publier des photos qui révèlent où vit ou joue votre enfant (Instagram, 2022).
- Consentement de l’enfant : Demandez l’avis de votre enfant et respectez son choix de ne pas être affiché sur les réseaux sociaux (Johnson, M., 2020).
Conclusion
Le “sharenting” est une épée à double tranchant qui nécessite une réflexion approfondie et une approche mesurée. En tant que parents, il est de notre responsabilité de peser l’impact de nos actions sur la vie numérique future de nos enfants et de trouver un juste milieu entre partage et protection (Ducharme, J., 2021).
Références
- Livingstone, S., & Blum-Ross, A. (2017). Sharenting: Parent blogging and the boundaries of the digital self. Popular Communication, 15(2), 110-125. https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/15405702.2016.1223300
- Ouvre, C. (2019). Les liens familiaux à l’ère numérique. Éditions Familiales. https://www.editions-familiales.fr/les-liens-familiaux-a-lere-numerique/
- Smith, J., & Dinevich, L. (2016). The digital footprint: Managing your online identity. Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking, 19(7), 412-415. https://www.liebertpub.com/doi/abs/10.1089/cyber.2015.0608
- Steinberg, S. (2018). The permanent record: Why the online you will last forever. Youth and Society, 50(5), 600-615. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0044118X16683417
- Facebook. (2021). Privacy settings and tools. Récupéré de https://www.facebook.com/settings
- Instagram. (2022). Controlling Your Visibility. Récupéré de https://help.instagram.com/
- Johnson, M. (2020). To post or not to post: Parenting in the age of social media. Child and Adolescent Social Work Journal, 37(3), 237-249. https://link.springer.com/article/10.1007/s10560-019-00646-1
- Ducharme, J. (2021). The privacy paradox: The role of social media in the lives of children. Journal of Family Issues, 42(4), 821-839. https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.1177/0192513X20983000